L'imam yéménite qui correspondait par courriels avec le tireur qui a fait 13 morts sur une base militaire du Texas (sud des Etats-Unis) dit qu'il avait la "confiance" de ce dernier et défend son geste dans une interview reprise en substance lundi par le Washington Post.
L'imam radical Anouar al-Aulaqui, soupçonné par les autorités américaines d'avoir des liens avec Al-Qaïda et qui a qualifié le tireur, Nidal Hasan, de "héros" après la tuerie, a accepté de répondre aux questions d'un journaliste yéménite qui a transmis au Washington Post les notes écrites qu'il a prises de cette interview.
L'imam, né aux Etats-Unis et qui prêchait dans une mosquée de Virginie (est) fréquentée par Hasan avant de partir s'installer au Yémen, confirme avoir entretenu avec lui une correspondance par courriels au cours de l'année passée, et affirme que Hasan, un psychiatre de l'armée d'origine palestinienne, lui "faisait confiance".
Il décrit Hasan comme un musulman sérieux, qui avait une bonne connaissance de la loi islamique et qui faisait souvent appel à "des preuves puisées dans la charia montrant qu'il fallait combattre les actions de l'Amérique".
L'imam dit avoir reçu un premier courriel de Hasan le 17 décembre 2008 et être devenu par la suite son confident. "Il était clair à travers ses courriels que Hasan avait confiance en moi. Nidal m'a dit: +je parle avec vous de sujets dont je n'ai jamais parlé avec personne d'autre+", dit-il, expliquant que ce dernier est devenu un musulman pieux au moment où il fréquentait la mosquée où lui-même prêchait, en 2001 et 2002.
L'imam a dit avoir répondu à certains des courriels du psychiatre, mais a refusé de dire ce qu'il lui avait dit et si Fort Hood avait été mentionnée comme une cible possible.
Aulaqui a cependant justifié cette attaque, qui a fait, outre les 13 morts, 42 blessés, expliquant qu'elle était autorisée par l'islam car il s'agissait d'une forme de guerre sainte (jihad).
"Certains aux Etats-Unis ont dit que cette fusillade n'avait rien à voir avec l'islam, que ce n'était pas autorisé par l'islam", selon les propos d'Anouar al-Aulaqui rapportés par le journaliste yéménite qui l'a interviewé. "Mais je dirais que c'est autorisé (...) C'est l'Amérique qui est venue combattre dans les pays musulmans".
Des commentaires diffusés sur le site internet de l'imam après la tuerie affirment: "J'ai béni son acte car il visait une cible militaire. Et les soldats qui ont été tués n'étaient pas des soldats normaux, mais étaient entraînés et préparés à aller en Afghanistan et en Irak".
Il écrivait également que "combattre l'armée américaine est un devoir islamique" et que "le seul moyen pour un musulman de justifier aux yeux de l'islam le fait de servir dans l'armée américaine serait son intention de suivre les traces du commandant Hasan".
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