lundi 21 septembre 2009
samedi 19 septembre 2009
jeudi 17 septembre 2009
jeudi 3 septembre 2009
Fanatisme et dissidence en Russie
Suite du post précédent.
1662, il reçoit l'ordre de revenir vers la région de Moscou. Là, il réalise que les réformes liturgiques progressent et il doute. Il se confie à sa femme qui l'assure de son soutien, et il continue.
En 1664, de retour à Moscou, il est reçu par le tsar qui tente de le gagner à sa cause mais rien n'y fait (ni l'argent ni la flatterie ni les menaces). La rupture est définitive entre Avvakum et le tsar.
Il repart en exil jusqu'en 1666. A ce moment, prisonnier dans un monastère on le rase de force (alors que la barbe et les cheveux ras sont assimilés à l'hérésie latine).
Durant l'été 1666, il est enfermé au Monastère de Saint Nicolas de Ugresha, puis dans celui de Saint Pafnudi. En avril 1667, il comparaît devant le concile qui a déposé Nikon et condamné les Vieux Croyants comme Schismatiques.
Il est ensuite transféré dans son ultime lieu d'exil, à Pustoziorsk, dans l'extr^me nord. Ses deux fils condamnés à mort et sa femme se repentissent et sont condamnés à finir leurs jours dans un cachot.
En avril 1670, une lettre du tsar ordonne aux prisonniers de renoncer au signe de Croix à trois doigts. Ils refusent. Sauf Avvakum (le tasr le protège un peu), ils ont la langue et les mains coupées.
En 1682, c'est la fin, Avvakum et son compagnon Fiodor sont brulés au milieu du village.
III. Les Vieux Croyants dans les siècles suivants
Ils sont exilés dans des lieux reculés, soit dans les plaines du sud, soit dans les terres glacées du Nord.
Convaincus que le règne de l'Antéchrist a commencé, certains, épuisés apr les persécutions, s'immolent par le feu ou le glaive dans les Eglises. En 1672, 2000 Vieux Croyants s'immolent à Nijni Novgorod. De 1675 à 1691, 21 000 vieux croyants s'immolent.
Mais au final la fin du monde n'a pas lieu.
Que faire sans prêtre ?
certains se tournent vers des renégats ou des prêtres venus d'ailleurs : on les appelle des "sacerdotaux". D'autres se passent de prêtres : les asacerdotaux.
Les persécutions se poursuivent jusque sous Pierre Le grand. Celui-ci, pragmatique, en tire un impôt mais ne les pers&cute plus. Idem sous Catherine II.
Leur situation se dégrade au XIXème siècle, elle ne s'améliorent qu'entre 1905 et 1917.
Paradoxalement, les Vieux Croyants deviennent des défenseurs de l'indépendance de l'Eglise et de la Liberté de Conscience.
IV Les conséquences du schisme
Elles sont immenses. Il crée une fracture entre classes populaires et élites éduquées, intellectuels et slavophiles.
Dostoievski rêve à une harmonie et à une unité perdue du peuple russe, selon lui, depuis Pierre Le Grand, mais enf ait avant.
Selon Pierre Pascal, après Nikon, la Russie n'a plus d'Eglise, elle a une religion d'Etat. Et de la religion d'Etat à la religion de l'Etat, il n'y a qu'un pas selon l'auteur. Les grands conflits avant le schisme étaient toujours des conflits de personnes, ils ne mettaient pas en cause des groupes.
Ce conflit et son traitement préfigure la machinerie répressive stalinienne.
1662, il reçoit l'ordre de revenir vers la région de Moscou. Là, il réalise que les réformes liturgiques progressent et il doute. Il se confie à sa femme qui l'assure de son soutien, et il continue.
En 1664, de retour à Moscou, il est reçu par le tsar qui tente de le gagner à sa cause mais rien n'y fait (ni l'argent ni la flatterie ni les menaces). La rupture est définitive entre Avvakum et le tsar.
Il repart en exil jusqu'en 1666. A ce moment, prisonnier dans un monastère on le rase de force (alors que la barbe et les cheveux ras sont assimilés à l'hérésie latine).
Durant l'été 1666, il est enfermé au Monastère de Saint Nicolas de Ugresha, puis dans celui de Saint Pafnudi. En avril 1667, il comparaît devant le concile qui a déposé Nikon et condamné les Vieux Croyants comme Schismatiques.
Il est ensuite transféré dans son ultime lieu d'exil, à Pustoziorsk, dans l'extr^me nord. Ses deux fils condamnés à mort et sa femme se repentissent et sont condamnés à finir leurs jours dans un cachot.
En avril 1670, une lettre du tsar ordonne aux prisonniers de renoncer au signe de Croix à trois doigts. Ils refusent. Sauf Avvakum (le tasr le protège un peu), ils ont la langue et les mains coupées.
En 1682, c'est la fin, Avvakum et son compagnon Fiodor sont brulés au milieu du village.
III. Les Vieux Croyants dans les siècles suivants
Ils sont exilés dans des lieux reculés, soit dans les plaines du sud, soit dans les terres glacées du Nord.
Convaincus que le règne de l'Antéchrist a commencé, certains, épuisés apr les persécutions, s'immolent par le feu ou le glaive dans les Eglises. En 1672, 2000 Vieux Croyants s'immolent à Nijni Novgorod. De 1675 à 1691, 21 000 vieux croyants s'immolent.
Mais au final la fin du monde n'a pas lieu.
Que faire sans prêtre ?
certains se tournent vers des renégats ou des prêtres venus d'ailleurs : on les appelle des "sacerdotaux". D'autres se passent de prêtres : les asacerdotaux.
Les persécutions se poursuivent jusque sous Pierre Le grand. Celui-ci, pragmatique, en tire un impôt mais ne les pers&cute plus. Idem sous Catherine II.
Leur situation se dégrade au XIXème siècle, elle ne s'améliorent qu'entre 1905 et 1917.
Paradoxalement, les Vieux Croyants deviennent des défenseurs de l'indépendance de l'Eglise et de la Liberté de Conscience.
IV Les conséquences du schisme
Elles sont immenses. Il crée une fracture entre classes populaires et élites éduquées, intellectuels et slavophiles.
Dostoievski rêve à une harmonie et à une unité perdue du peuple russe, selon lui, depuis Pierre Le Grand, mais enf ait avant.
Selon Pierre Pascal, après Nikon, la Russie n'a plus d'Eglise, elle a une religion d'Etat. Et de la religion d'Etat à la religion de l'Etat, il n'y a qu'un pas selon l'auteur. Les grands conflits avant le schisme étaient toujours des conflits de personnes, ils ne mettaient pas en cause des groupes.
Ce conflit et son traitement préfigure la machinerie répressive stalinienne.
mercredi 2 septembre 2009
Fanatismo et disidencia en Rusia, Victor Gallego
J'ai lu cet article dans la Revista de Occidente, juin 2009.
Résumé :
I. Aux origines du schisme de l'Eglise russe fin XVIIème siècle
La cause en est banale d'apparence : signe de croix avec trois doigts. Pourquoi? Selon Avakum, objet de cette étude, trois doigts parce que trinité. La main à la tête symbolise Dieu esprit incréé ; au nombril, Incarnation ; épaule droite : Christ à la droite du Père ; épaule guache, séparation des pécheurs et des justes.
Or le signe de croix russe tradi se fait avec deux doigts.
Ce conflit va mette aux prises deux hommes du peuple, d'origines modestes, pas des membres de l'élite dirigeante : Nikon // Avvakum.
Nikon : en 1648 métroploitain de Novgorod ; 1652 patriarche ; confiance du tsar ; puis tyrannique et détesté du clergé ; tsar méfiant ; 1666 destitué.
Depuis le XVème siècle se développe en Russie un monachisme populaire loin des zones habitées, exemple Monastère des îles Solovski dans la mer Blanche.
Deux tendances :
- Monachisme, vie contemplative, éloignement du monde, renoncement aux biens de ce monde.
- Monastère bien dotés, avec moyens de subsistance, en relation avec la cour, appui politique, et peuvent influer sur la vie politique.
II. Vie de l'archiprêtre Avvakum
Rédigé en russe et non plus en slavon ecclésiastique. Avvakum est issu d'une famille pauvre, de la région de Nijni Novgorod. Il épouse une femme ruinée, Anastasia. A 27 ans, en 1647, il va à Moscou, rencontre le confesseur du tsar, Stepan Vonifatev. En 1653, il est emprisonné puis envoyé en Sibérie dans des conditions extrêmes, avec femme et enfants. Il va à Tobolsk de 1653 à 1655. Puis de 1655 à 1660 il est envoyé dans la Dauria et revient.
Les conditions sont extrêmes, ils parcourent des kilomètres à pieds, dans le froid, n'ont pas toujours de quoi se chauffer.
Sa femme lui dit un jour :" Jusqu'à quand dureront ces tourments, Archiprêtre ?" Et lui répond : " Jusqu'à la mort, Markovna". Et elle : "C'est bien, Pétrovitch, continuons".
Résumé :
I. Aux origines du schisme de l'Eglise russe fin XVIIème siècle
La cause en est banale d'apparence : signe de croix avec trois doigts. Pourquoi? Selon Avakum, objet de cette étude, trois doigts parce que trinité. La main à la tête symbolise Dieu esprit incréé ; au nombril, Incarnation ; épaule droite : Christ à la droite du Père ; épaule guache, séparation des pécheurs et des justes.
Or le signe de croix russe tradi se fait avec deux doigts.
Ce conflit va mette aux prises deux hommes du peuple, d'origines modestes, pas des membres de l'élite dirigeante : Nikon // Avvakum.
Nikon : en 1648 métroploitain de Novgorod ; 1652 patriarche ; confiance du tsar ; puis tyrannique et détesté du clergé ; tsar méfiant ; 1666 destitué.
Depuis le XVème siècle se développe en Russie un monachisme populaire loin des zones habitées, exemple Monastère des îles Solovski dans la mer Blanche.
Deux tendances :
- Monachisme, vie contemplative, éloignement du monde, renoncement aux biens de ce monde.
- Monastère bien dotés, avec moyens de subsistance, en relation avec la cour, appui politique, et peuvent influer sur la vie politique.
II. Vie de l'archiprêtre Avvakum
Rédigé en russe et non plus en slavon ecclésiastique. Avvakum est issu d'une famille pauvre, de la région de Nijni Novgorod. Il épouse une femme ruinée, Anastasia. A 27 ans, en 1647, il va à Moscou, rencontre le confesseur du tsar, Stepan Vonifatev. En 1653, il est emprisonné puis envoyé en Sibérie dans des conditions extrêmes, avec femme et enfants. Il va à Tobolsk de 1653 à 1655. Puis de 1655 à 1660 il est envoyé dans la Dauria et revient.
Les conditions sont extrêmes, ils parcourent des kilomètres à pieds, dans le froid, n'ont pas toujours de quoi se chauffer.
Sa femme lui dit un jour :" Jusqu'à quand dureront ces tourments, Archiprêtre ?" Et lui répond : " Jusqu'à la mort, Markovna". Et elle : "C'est bien, Pétrovitch, continuons".
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